Général Jacques Ferrand

Article en cours de rédaction ; L’administrateur / rédacteur – GALLAUZIAUX Patrick

 Général Jacques Ferrand

C’est donc à Ormoy, le 14 décembre 1746, que naît celui qui sera plus tard le général Jacques Ferrand. A 18 ans, en janvier 1765, il s’engage au régiment de Brie — devenu plus tard le 24e de ligne — qui tient garnison à Metz. Caporal l’année suivante, sergent en 1769, sergent-major à 30 ans, il est noté pour être un soldat modèle. En 1788 il est nommé adjudant porte-drapeau, le plus haut grade accessible à un homme du peuple. Il est un des premiers à devenir officier lorsque les hommes de sa condition purent y parvenir. Sous-lieutenant, lieutenant, il est capitaine lorsqu’il prend part à la défense de Lille, à l’automne 1792.

Promu chef de bataillon le 17 mars 1793, au lendemain de Neerwinden, il reçoit le commandement d’un camp formé à Cassel pour la réorganisation des armées et l’entraînement des volontaires. Le 7 août il est nommé général de brigade avec le commandement du district de Béthune.

Sa première expédition en cette qualité n’a rien de très glorieux. Sur l’ordre de

Lebon qui se montre terrible en Artois, il fait cerner la forêt de Pesnes avec 12 000 hommes pour traquer les prêtres insermentés. Une vingtaine de paysans massacrés, cent cinquante ramenés dans les prisons : tel est le bilan de l’opération. Ferrand a du moins fait respecter les propriétés et assuré l’ordre de sa colonne.

Par de vigoureuses sorties, il contribue à la victoire de Hondschoote ; il y gagne aussi les galons de général de division (8 septembre 1793). Quinze jours plus tard, il reçoit le commandement en chef de l’armée des Ardennes. Excellent officier, très brave, il n’a cependant pas suffisamment d’ascendant sur ses subordonnés. Il manque même l’occasion de jouer son rôle à la victoire de Wattignies. Son inaction permet à l’ennemi de passer la Sambre et de faire sa jonction avec l’armée du duc d’York.

Pichegru, général en chef de l’armée du Nord, le maintient cependant à son aile droite. Le général Ferrand réussit médiocrement : ses troupes se débandent plusieurs fois, jusqu’au jour où Saint-Just rétablit l’ordre par des mesures draconiennes. Il participe à la victoire de Fleurus, le 26 juin 1794, et entre à Mons, qui n’oppose d’ailleurs aucune résistance. Il met ensuite le siège devant Landrecies, petite ville du département du Nord, non loin d’Avesnes. Soigné à l’arrière des lignes, il épouse la fille de son hôte, Rosalie Goutel, âgée de 27 ans.

Carnot, son protecteur, le fait nommer gouverneur de Bruxelles et des Pays-Bas.

Puis, après avoir rejoint Pichegru devant Mayence, en juillet 1795, sa santé ébranlée lui vaut le commandement de la 6e division militaire à Besançon. C’est là qu’il entretient des relations avec les émigrés. Son attitude équivoque le fait destituer en janvier 1796.
Carnot lui fait rendre son grade deux mois plus tard, à condition qu’il soit mis à la retraite.
Il vient aussitôt se retirer à Amance, dans l’ancienne maison des Sœurs, qu’il a achetée.

L’année suivante, il est élu avec Pichegru membre du Conseil des Cinq-Cents. Il n’y reste pas longtemps, le coup d’État du 18 fructidor (4 septembre 1797) préparé par Hoche et Bonaparte met fin à son mandat. Il ne restera cependant pas inactif très longtemps. Le 14 avril 1800, le général Ferrand est nommé maire d’Amance par le préfet. D’ailleurs, il sollicite à ce moment la fonction de chef des demi-brigades, sorte d’armée composée de vétérans ayant au moins 24 ans de service. Il finit par s’adresser à Carnot, qui lui obtient encore ce qu’il désire.

Il s’y donne corps et âme, remet sa démission de maire pour avoir plus de temps et intervient pour l’armement et l’équipement de ses troupes. Voyant que tous ses efforts sont vains, fatigué par une tournée de 400 lieues, il sollicite sa mise à la retraite en avril 1802.
Le 18 septembre de la même année, il fait son testament devant François Guillemin, notaire à Senoncourt. Il décide qu’après la mort de son épouse ses immeubles d’Amance seront légués à cette commune pour être employés à l’instruction publique des enfants.
Quant à ses biens d’Ormoy, légués dans les mêmes conditions, ils serviront à l’entretien de l’église paroissiale de son pays natal.

Il décède à l’âge de 58 ans, le 30 septembre 1804, et sa femme l’année suivante, le 5 octobre 1805, âgée seulement de 38 ans. La tombe du général se trouve actuellement dans l’ancien cimetière d’Amance, derrière le chevet de l’église. Brisée en deux parties, à demi recouverte d’orties, l’inscription en est difficilement lisible.

……………………………………………………………….
Texte extrait du livre de l’abbé René Rondot « À Ormoy pendant la Révolution ».


 Général Jacques Ferrand, né le 14 novembre 1746 à Ormoy (Haute-Saône), mort le 30 septembre 1804 à Amance (Haute-Saône), est un général et homme politique de la Révolution française.

États de service.

Il entre en service le 13 janvier 1765 dans le régiment royal-infanterie, il est caporal le 4 février 1766, sergent le 16 septembre 1767, il passe sergent-major dans le régiment Brie-infanterie le 6 juin 1776. Il fait les campagnes de 1781 à 1783 sur les Côtes de Bretagne. Le 1er novembre 1784, il est nommé adjudant, porte drapeau le 10 mars 1788, et il devient sous-lieutenant le 1er avril 1791. Il est fait chevalier de Saint-Louis le 10 avril 1791, lieutenant le 15 septembre 1791, et capitaine le 1er avril 1792. en 1792 et 1793, il sert à l’armée des Ardennes, et il se distingue au siège de Lille.

Il est nommé chef de bataillon le 17 mars 1793, à l’armée du Nord, et il est promu général de brigade provisoire le 6 août 1793, par les représentants du peuple Lebas et Duquesnoy. Il est confirmé dans son grade le 30 août, et il commande à Dunkerque à la place de Souham, du 5 au 11 septembre 1793. Il est élevé au grade de général de division le 8 septembre 1793. Le 4 novembre 1793, il est nommé commandant en chef de l’armée des Ardennes, et le 24 nivôse an II (13 janvier 1794), il est envoyé à l’armée du Nord. Commandant la 6e division militaire à Besançon le 24 mai 1795, il est destitué le 19 janvier 1796, et emprisonné.

Réintégré dans son grade par Carnot le 16 mars 1796, il est admis à la retraite le 21 mars suivant. Maire d’Amance, il est élu député de la Haute-Saône au Conseil des Cinq-Cents le 12 avril 1797, et il en est exclu le 18 fructidor an V (4 septembre 1797). Il est nommé commandant de la 2e demi-brigade de vétérans de Franche-Comté le 5 août 1800, et il est réadmis à la retraite le 16 décembre 1802.

Hommages

Son nom est inscrit en 1836 sur le pilier nord 4e colonne, de l’Arc de triomphe de l’Étoile.

Mandats à l’Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique     Révolution

Législature                Conseil des Cinq-Cents Conseil des Cinq-Cents
Mandat                      Du 12 avril 1797 au 4 septembre 1797
Département             Haute-Saône
Groupe                       Pichegru